En 1870, les voix de Donald Smith et de Louis Riel se sont fait entendre devant des centaines de colons de la Rivière-Rouge réunis au pied de l’immeuble à bureaux d’Upper Fort Garry. Les deux hommes discutaient de l’avenir de la Terre de Rupert, territoire de la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui deviendrait plus tard la province du Manitoba. Ils se tenaient sur une galerie ou palier au deuxième étage, point de rencontre des escaliers des coins est et ouest du bâtiment.

Achevé en 1852, l’immeuble à bureaux ne constituait pas seulement une plate-forme idéale de laquelle s’adresser aux foules, mais aussi le point central de l’extrémité nord de la moitié la plus ancienne d’Upper Fort Garry. Mesurant 18 par 36 pieds, la structure de deux étages comportait un toit raide à quatre pans, doté d’une cheminée. Il s’agissait du centre administratif et bureaucratique au cœur de la section « de tous les jours » du fort. Ses portes faisaient face au sud, loin de la partie résidentielle du fort et de la Maison du gouverneur. En fait, seul le deuxième niveau était réservé aux bureaux. Avant la construction de l’immeuble, les dossiers et comptes étaient conservés dans le magasin et dans la maison principale, bâtiment le mieux chauffé pendant l’hiver. (La maison principale a été remplacée par la Maison du gouverneur en 1854.) Quelques commis, généralement des hommes nés en Grande-Bretagne, s’occupaient de ces tâches administratives.

L’immeuble à bureaux revêtait également une importance symbolique en raison de ses liens avec le pouvoir politique. Au printemps de 1870, c’était le siège de l’Assemblée législative d’Assiniboia, parlement nouvellement fondé du district de la Rivière-Rouge. Les représentants de la colonie y discutaient de l’avenir du territoire et aplanissaient leurs différends, pour finalement accepter de se joindre à la toute jeune Confédération canadienne.

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