Généralement, un « magasin » à Upper Fort Garry était un bâtiment d’entreposage qui contenait des provisions des plaines, des marchandises de traite ou des produits importés destinés à la vente. Le « magasin de fourrures » a été construit entre 1835 et 1837 et renfermait souvent de nombreux paquets de peaux précieuses. Les commerçants recueillaient, achetaient et vendaient des peaux provenant de diverses espèces animales, notamment le castor, le bison, le renard, le loup, le lapin, le blaireau, le coyote, l’hermine, et même la mouffette. Les fourrures chaudes et brillantes étaient très appréciées pour la confection de vêtements, et pouvaient aussi être transformées en couvre-lits, pièces de harnais en cuir et bien d’autres articles utiles. De grosses piles de fourrures en vrac étaient rassemblées en « ballots » par quelques hommes à l’aide d’une machine à l’allure étrange appelé « presse à fourrure ». Les travailleurs devaient pouvoir soulever et transporter ces ballots de quatre-vingts livres sans difficulté.

Le magasin de fourrures, bâtiment de deux niveaux et demi avec charpente à poutres et poteaux, mesurait environ 72 par 32 pieds et était coiffé d’un toit à quatre pans dont le sommet atteignait 27 pieds. Cinq lucarnes donnaient sur la cour, signifiant que le niveau supérieur servait probablement d’espace de travail. Par contre, le bâtiment ne possédait pas de cheminée avant 1872, laissant penser qu’il n’était utilisé  comme atelier que pendant l’été.

Le magasin a été partiellement reconverti en casernes au moment où le 6e régiment d’infanterie est arrivé à Upper Fort Garry en 1846. Quatre chambres, chacune faisant 15 par 30 pieds, ont été aménagées à chaque étage. Elles disposaient d’une cuisinière, d’une grande table et de chaises. Les soldats dormaient dans des lits durs, sur des matelas remplis de bourre fabriquée localement, et recouverts de couvertures de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Cinquante lits – bien disposés avec couvertures et chemises pliées sur le dessus – se trouvaient à chaque niveau.

Coutts, Robert, et Diane Payment. The Forks of the Red and Assiniboine: A Thematic History (Histoire thématique du confluent de la Rouge et de l’Assiniboine), 1734-1850. Ottawa: Services des parcs, Environnement Canada, 1988.

Guinn, Rodger. The Red-Assiniboine Junction: A Land Use and Structural History (Le confluent Rouge-Assiniboine : histoire architecturale et de l’utilisation des terres), 1770-1980, Ottawa, Parcs Canada, 1980.

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